Notre-Dame-des-Sept-Douleurs - Paroles

J’aimerais que le feu me dévore au complet
Je serais ce cadavre au parfum de muguet
Enterrez-moi à l’ombre des cyprès

S’il fallait que le vent se lève avant l’heure
Je soufflerais avec lui mes cendres ailleurs
Pensez à moi en cueillant cette fleur

Je n’ai déjà plus d’habitudes
Je suis le loup sans la lune
Je n’ai déjà plus d’inquiétudes
Je suis perdue, je présume
Je vous rejoins non loin
De l’ombre des cyprès

Si, en chemin, je croisais un oiseau de malheur
Je volerais avec lui dans les trous noirs de son cœur
Je lui dirais : « Mon ami, ton pire ennemi, c’est ta propre peur »

Je n’ai déjà plus d’habitudes
Je suis le loup sans la lune
Je n’ai déjà plus d’inquiétudes
Je suis perdue, je présume

Je vous rejoins non loin
De l’ombre des cyprès
Je vous rejoins non loin
De l’ombre des cyprès

Paraît qu’elle dort sur une branche
Tout en haut du séquoia
Qu’elle ne se nourrit que d’oranges
Et des livres de Kafka

Paraît que sa peau est si blanche
Qu’elle aveugle les colombes
Que son sourire est plus étrange
Que celui de la Joconde

Pauvre Élise
Elle est figée dans l’histoire qu’on a racontée sur elle
Pauvre Élise
Elle s’est couchée dans le noir sur le lit de l’arc-en-ciel

Paraît que lorsqu’on l’embrasse
Elle aurait un goût de pomme
Comme si des morceaux de glace
Avaient trempé dans le rhum

Il paraît qu’elle est un ciel
Qui n’a jamais vu de soleil
Qu’elle aime tellement le miel
Qu’elle en dévore les abeilles

Pauvre Élise
Elle est figée dans l’histoire qu’on a racontée sur elle
Pauvre Élise
Elle s’est couchée dans le noir sur le lit de l’arc-en-ciel
Pauvre Élise
Elle va finir par y voir une vie accidentelle

Il paraît qu’elle interfère
Dans les rêves des suicidaires
Qu’elle était d’abord entrée
Par les cauchemars des suicidés

Pauvre Élise
Elle s’est tuée dans l’histoire qu’on a inventée sur elle

Ça fait un an et deux jours qu’on ne se parle plus
Mais je t’attends, je t’attends
Ça fait un an et deux jours que je pense à ça
Et si tu meurs avant moi

Et si je meurs avant toi, pleureras-tu?
Si je meurs avant toi

Et si on se parlait avant, avant
Et si on s’écoutait vraiment, vraiment

Je sais que la vie, c’est moins facile que l’on pensait
Mais dis-toi que rien n’est parfait
Je sais que le bonheur, c’est de se battre pour la paix
Et si tu veux je serai tout près de toi

Et si on se pardonnait avant, avant
Je sais que la vie, c’est maintenant

Te souviens-tu de nos châteaux au sommet des arbres ?
Nous étions deux rois inséparables
Je t’attendrai en équilibre sur la corde raide
Mais je n’ai plus de temps à te perdre

Et si on se prenait dans nos bras maintenant
J’ai peur que la mort le fasse avant

Ça fait un an et deux jours que je t’aime autant
À ton retour, j’aurai les cheveux longs

Tu peux pas comprendre
Tu ne peux pas comprendre
Ma vie est une légende
Je n’y ai jamais cru

Maintenant, je te demande
Laisse-moi partir à l’ombre
De mon corps
Il n’est plus le mien

Rappelle-toi de la fonte
Papa, rappelle-toi de la fonte
Le printemps, comme une bombe
Qui ramène tout à la vie

Maintenant, je te demande
Reste avec moi une seconde
Vis
Une seconde vie

Je t’ai vu dans les nuages
Je crois que j’y ai vu ton visage
Est-ce bien toi dans le ciel
Qui fait filer les étoiles?

Je ne reviendrai pas à la maison jaune
Je suis loin déjà
Loin de là, loin de là
Vous ne me reverrez plus à la maison jaune
Je m’étais perdue
L’autre fois, l’autre fois

Je ne reviendrai pas à la maison jaune
Les fenêtres sont fermées
Vous ne me reverrez plus à la maison jaune
J’ai changé d’étoile

Pourquoi veux-tu tellement être moi?
Moi qui voudrais ne plus l’être déjà
Pourquoi veux-tu prendre ma voix?
Il te faudra quelque chose à dire
Pense à ça, pense à ça

Mélamine a soif
Donnez-lui de l’eau
Mélamine a soif
Donnez-lui de l’eau

Pourquoi veux-tu tellement être moi?
Ne sais-tu pas que je suis un monstre
Demande à tous ceux qui croient
Que toute vérité n’est pas bonne à dire
Pense à ça, pense à ça

Mélamine a froid
Donnez-lui un manteau
Qui saura la protéger d’elle
Mélamine a froid
Donnez-lui un manteau
Qui saura la protéger d’elle

Mélamine a mal
Donnez-lui vos larmes
C’est elle qui souffre le mieux
Regardez sur votre épaule

Mélamine veut voir
Donnez-lui vos yeux
Pour qu’elle se regarde un peu
Elle a tellement besoin d’eux

Mélamine a faim
Elle a mangé le pain
Que vous aviez gardé pour elle

Pourquoi ne peux-tu pas être toi?
Et moi, je serai les autres
Donne-moi ta vie que je te la rende
Je veux être libre comme la violence
Être libre comme la violence

Mélamine a soif
Donnez-lui de l’eau

Je dors avec les couteaux dans le salon
Je joue avec le feu, devant lui, je fonds
Moi, je suis celle qui réveille les somnambules
Je veux savoir où ils vont

Où vas-tu quand tu t’endors
Toi qui ne sais même pas rêver
Tes yeux bleus tournent au noir
Où vas-tu quand tu dors?

Tu cours vite pour quelqu’un qui n’aime pas marcher
En cherches-tu un autre à qui ressembler?
Moi, je suis celle qui mène la marche des somnambules
Je vais leur montrer où aller

Où vas-tu?
Où vas-tu?

Où vas-tu quand tu t’endors
Toi qui ne sais même pas rêver
Tous tes rêves tournent au cauchemar
Où vas-tu quand tu dors?

Où vas-tu?
Où vas-tu?

J’ai vu ton corps sur une plage
Je voulais m’y allonger
J’ai vu tes yeux rendre leurs larmes
À quelqu’un de plus malheureux

J’ai bien compté tes noyades
Mais je n’ai pas essayé
De repêcher ton corps des vagues
Je ne faisais que le regarder

J’ai vu tes mains prendre ses hanches
Comme un vase précieux
J’ai vu la danse tendre vos jambes
Vous quittiez la terre à deux

J’ai entendu ta voix se fendre
Sur les mots doux que l’on crie parfois
Quand le cœur veut se défendre
Mais dis-moi, de qui d’autre que toi?

Accroche-toi, rémora
Je fais des cercles en tombant
Tu me disais souvent
Je t’aimerai si tu me mens

Gare à toi, rémora
Si tu partais en courant
Je te suivrais sûrement
Un jour, je me guérirai

J’aurais dû sourire
J’aurais dû sourire
Pour te retenir
Pour te retenir

J’aurais dû mentir
J’aurais dû mentir
Pour te retenir
Pour te retenir

J’aurais dû sourire
J’aurais dû sourire
Pour te retenir
Pour te retenir

J’aurais dû mentir
J’aurais dû mentir
Pour te retenir
Pour te retenir

Accroche-toi, rémora
Tu fais des cercles en tombant
Je sais que très souvent
Tu me mens sans croiser les doigts

Grâce à toi, rémora
C’est moi qui pars maintenant
Je ne crois plus vraiment
Qu’un jour je te guérirai

Je me souviens bien de toi
On se parlait sans la voix

Tu criais « soleil » avant de t’endormir

Nous avions toutes les deux sept ans
Dans la chambre jaune fièvre
On rêvait d’être grandes

J’ai vu pleurer tes parents
Ils t’étouffaient en t’embrassant

Tu criais « soleil » avant de t’évanouir
J’attendais ton réveil, je voulais te dire…

J’ai rêvé à toi cette nuit
Tu cherchais le sucre dans les fruits

Tu avais les cheveux longs
Comme sur ta photo, ils étaient blonds
Et…

Et tu criais « soleil » avant de partir
As-tu crié « soleil » avant de mourir?

J’ai pris un bateau pour quitter la terre
J’ai vu un poisson plus grand que la mer
Je suis revenue et je vous l’ai dit
Vous m’avez dit: « Tu rêves, retourne à ton lit »
Vous m’avez dit: « Tu rêves, retourne à ton lit »

J’ai passé l’hiver au fond de mon lit
On m’a dit: « Tu dors depuis un an et demi »
« Non, j’ai dit, je pensais » et vous avez ri
J’ai passé mes nuits à penser le jour
J’ai passé mes nuits à penser au jour

Je suis sortie dehors pour vous regarder
Vous sembliez si forts mais vous trembliez
On m’a dit: « Faut attendre avant de tomber »
Moi, j’ai dit: « Je pars pour me rattraper »
J’ai dit: « Moi, je pars pour me rattraper »

Je suis partie longtemps
Longtemps, c’est long, longtemps
Je suis partie longtemps
J’ai frôlé la mort plus souvent que la vie

Éditions (Monde sauf Canada et États-Unis) : COOP Faux-Monnayeurs et SonyATV
Éditions (Canada et États-Unis) : COOP Faux-Monnayeurs et Secret City Publishing Inc.